diff --git a/Dispersion_Relation.tex b/Dispersion_Relation.tex new file mode 100644 index 0000000..af9c7ac --- /dev/null +++ b/Dispersion_Relation.tex @@ -0,0 +1,524 @@ +%% LyX 2.2.1 created this file. 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Ainsi, le trièdre $\mathbf{E,}\mathbf{H,\hat{k}}$ +est direct. L'équation d'onde dans un tel milieu est +\begin{equation} +\mathbf{k}\times\mathbf{k}\times\tilde{\mathbf{E}}+k^{2}\tilde{\mathbf{E}}=\mathbf{0} +\end{equation} +La condition pour que ce système de trois équations et trois inconnues +$(\tilde{E}_{x},\tilde{E}_{y},\tilde{E}_{z})$ aient une solution, +conduit à résoudre la \emph{relation de dispersion }entre le vecteur +d'onde $\mathbf{k}$ et la fréquence $\omega$, i.e.$\mathbf{k}(\omega)$. +Dans ce milieu, cette relation est simple : $k=\sqrt{\mu\varepsilon}\omega=\frac{c}{n}\omega$\cite[(7.4)]{Jackson1998}\footnote{Dans un matériau avec pertes $k^{2}=\mu\varepsilon\omega^{2}-j\omega\mu\sigma$\cite[§8.2]{Bladel2007}.}. +Dans un plasma froid magnétisé, la situation est radicalement différente, +car les courants de polarisation générés par les mouvements électroniques +et ioniques modifient la polarisation des ondes planes ainsi que leur +dispersion. Différentes branches de dispersion, ou \emph{modes}, apparaissent\cite[chap.8]{Rax2005}. + +On rappelle l'expression des équations de Maxwell en régime harmonique +pour une onde plane de vecteur d'onde $\mathbf{k}$ : + +\begin{eqnarray} +\mathbf{k}\times\mathbf{\tilde{E}} & = & \omega\mu_{0}\mathbf{\tilde{H}}\\ +\mathbf{k}\times\mathbf{\tilde{H}} & \mathbf{=} & -\omega\varepsilon_{0}\mathbb{K}\cdot\mathbf{\tilde{E}} +\end{eqnarray} +Pour déterminer les propriétés de ces modes, on étudie les solutions +de l'\emph{équation d'onde} déduite des deux précédentes équations\footnote{NB : L'équation d'onde ne dépend pas de la convention temporelle choisie.} +: + +\begin{equation} +\mathbf{n}\times\mathbf{n}\times\mathbf{\tilde{E}}+\mathbb{K}\cdot\mathbf{\tilde{E}}=\mathbf{0}\label{eq:Helmoltz} +\end{equation} +où $\mathbf{n}=\mathbf{k}/k_{0}$ correspond au vecteur d'indice de +réfraction, dont la direction est celle du vecteur d'onde $\mathbf{k}$ +et l'amplitude celle de l'indice de réfraction. A priori, la matrice +$\mathbb{K}$ dépend des trois composantes du vecteur d'onde $\mathbf{k}$. +En choisissant le système de coordonnées cartésien l'équation \ref{eq:Helmoltz} +peut s'écrire sous forme matricielle\footnote{On peut s'économiser un peu de calcul vectoriel grâce à un peu d'algèbre +et le formalisme des dyadiques\cite{Belov2003,Lindell1995}. En utilisant +l'identité ``BAC-CAB'', le double produit vectoriel s'écrit $\mathbf{n}\times\mathbf{n}\times\mathbf{\tilde{E}}=\mathbf{n}\left(\mathbf{n}\cdot\mathbf{\tilde{E}}\right)-\mathbf{\tilde{E}}\left(\mathbf{n}\cdot\mathbf{n}\right)=\mathbf{n}\left(\mathbf{n}\cdot\mathbf{\tilde{E}}\right)-n^{2}\mathbf{\tilde{E}}$. +Avec l'opération dyadique $\mathbf{n}\left(\mathbf{n}\cdot\tilde{\mathbf{E}}\right)=\mathbf{nn}\cdot\mathbf{\tilde{E}}$ +et $\mathbb{I}=\mathbf{xx}+\mathbf{yy}=\mathbf{zz}$ l'opérateur dyadique +unité vérifiant $\mathbf{\tilde{E}}=\mathbb{I}\cdot\tilde{\mathbf{E}}$on +peut alors factoriser l'équation \ref{eq:Helmoltz} en un opérateur +dyadique $\left(\mathbf{nn}-n^{2}\mathbb{I}+\mathbb{K}\right)\cdot\tilde{\mathbf{E}}=\mathbf{0}$ +qui donne directement l'expression matricielle de l'équation \ref{eq:relation_disp_matr}.} : +\begin{equation} +\left(\begin{array}{ccc} +K_{xx}-n_{y}^{2}-n_{z}^{2} & K_{xy}+n_{x}n_{y} & K_{xz}+n_{x}n_{z}\\ +K_{yx}+n_{x}n_{y} & K_{yy}-n_{x}^{2}-n_{z}^{2} & K_{yz}+n_{y}n_{z}\\ +K_{zx}+n_{x}n_{z} & K_{zy}+n_{y}n_{z} & K_{zz}-n_{x}^{2}-n_{y}^{2} +\end{array}\right)\left(\begin{array}{c} +\tilde{E_{x}}\\ +\tilde{E}_{y}\\ +\tilde{E}_{z} +\end{array}\right)=\mathbf{0}\label{eq:relation_disp_matr} +\end{equation} + Si l'on suppose en plus que le vecteur d'onde $\mathbf{k}$ (ie. +la propagation de l'onde) soit contenu dans le plan $x-z$ (ie $k_{y}=n_{y}=0$), +l'équation précédente devient : + +\begin{equation} +\left(\begin{array}{ccc} +K_{xx}-n_{z}^{2} & K_{xy} & K_{xz}+n_{x}n_{z}\\ +K_{yx} & K_{yy}-n_{x}^{2}-n_{z}^{2} & K_{yz}\\ +K_{zx}+n_{x}n_{z} & K_{zy} & K_{zz}-n_{x}^{2} +\end{array}\right)\left(\begin{array}{c} +\tilde{E_{x}}\\ +\tilde{E}_{y}\\ +\tilde{E}_{z} +\end{array}\right)=\mathbf{0}\label{eq:relation_disp_matr_full} +\end{equation} +Si le plasma est homogène (indépendant de $\mathbf{r}$) on peut exploiter +l'équivalence entre toutes les directions perpendiculaires au champ +magnétique statique pour prédire que $\mathbb{K}$ doit être fonction +de $k_{\parallel}$et $k_{\perp}^{2}$ seulement. + +\begin{figure} +\begin{centering} +\includegraphics[width=0.5\textwidth]{figures/geometrie_dispersion_plasma} +\par\end{centering} +\caption{Géométrie cartésienne du milieu plasma.\label{fig:G=0000E9om=0000E9trie-cart=0000E9sienne-plasma}} +\end{figure} + +Si $\mathbb{K}$ est le tenseur de permittivité d'un plasma froid +(\ref{eq:tenseur_stix}) définit dans l'annexe \ref{sec:Tenseur-de-permittivit=0000E9}, +c'est-à-dire tel que $z$ soit parallèle au champ magnétique (Figure +\ref{fig:G=0000E9om=0000E9trie-cart=0000E9sienne-plasma}), alors +on a: + +\begin{equation} +\left(\begin{array}{ccc} +S-n_{z}^{2} & jD & n_{x}n_{z}\\ +-jD & S-n_{x}^{2}-n_{z}^{2} & 0\\ +n_{x}n_{z} & 0 & P-n_{x}^{2} +\end{array}\right)\left(\begin{array}{c} +\tilde{E_{x}}\\ +\tilde{E}_{y}\\ +\tilde{E}_{z} +\end{array}\right)=\mathbf{0}\label{eq:relation_disp_matr_froid} +\end{equation} +On définit $\theta$ comme l'angle entre le vecteur d'onde $\mathbf{k}$ +et la direction $\hat{\mathbf{e}}_{z}$ du champ magnétique, soit +$n_{x}=n_{\perp}=n\sin\theta$ et $n_{z}=n_{\parallel}=n\cos\theta$, +on a alors \footnote{Pour obtenir la version harmonique en convention $-j\omega t$, il +faut remplacer $n^{2}\rightarrow-n^{2}$ et $j\rightarrow-j$.}: + +\begin{equation} +\left(\begin{array}{ccc} +S-n^{2}\cos^{2}\theta & jD & n^{2}\cos\theta\sin\theta\\ +-jD & S-n^{2} & 0\\ +n^{2}\cos\theta\sin\theta & 0 & P-n^{2}\sin^{2}\theta +\end{array}\right)\left(\begin{array}{c} +\tilde{E}_{x}\\ +\tilde{E}_{y}\\ +\tilde{E}_{z} +\end{array}\right)=\mathbf{0}\label{eq:cold_plasma_dispersion_relation_matrix} +\end{equation} + +L'existence de solutions non triviales à l'équation d'onde (les modes) +(\ref{eq:relation_disp_matr_full}) nécessite que le déterminant de +la matrice soit nul. Cette condition donne la \emph{relation de dispersion}, +qui pour un plasma froid peut s'écrire \cite[p.8-9]{Stix1992}\cite[§2.1.3]{Swanson2003}\cite[§18.1]{Brambilla1998}: + +\begin{equation} +\boxed{An^{4}-Bn^{2}+C=0}\label{eq:cold_plasma_dispersion_relation_n} +\end{equation} +avec\footnote{Où l'on a remarqué que $S^{2}-D^{2}=RL$. Les expressions $A,B,C$ +ne dépendent pas de la convention temporelle choisie. }: + +\begin{eqnarray} +A & = & S\sin^{2}\theta+P\cos^{2}\theta\\ +B & = & \left(S^{2}-D^{2}\right)\sin^{2}\theta+PS\left(1+\cos^{2}\theta\right)=RL\sin^{2}\theta+PS\left(1+\cos^{2}\theta\right)\\ +C & = & P\left(S^{2}-D^{2}\right)=PRL +\end{eqnarray} +Soit $n=n(\theta,\omega)=n(\hat{\mathbf{k}},\omega)$ la solution +de la relation de dispersion pour une fréquence $\omega$ et une direction +de propagation $\hat{\mathbf{k}}$ (ie. $\theta$) données. Une onde +plane d'indice $n$ et de nombre d'onde $\mathbf{k}=n\frac{\omega}{c}\mathbf{\hat{k}}$ +peut se propager dans le plasma à la fréquence $\omega$ et dans la +direction du vecteur unitaire $\mathbf{\hat{k}}$ en l'absence de +sources extérieures (plus exactement avec des sources situées à l'infini). +Une telle onde est appelée \emph{onde caractéristique} ou \emph{mode +de propagation} (mode propre) du plasma. + +L'équation (\ref{eq:cold_plasma_dispersion_relation_n}) est une équation +du second degré en $n^{2}$ ayant pour solution : +\begin{equation} +n^{2}=\frac{B\pm\sqrt{\Delta}}{2A}\label{eq:solution_cold_plasma_dispersion_relation_n} +\end{equation} +où son déterminant $\Delta=B^{2}-4AC$ vaut : +\begin{equation} +\Delta=(RL-PS)^{2}\sin^{4}\theta+4P^{2}D^{2}\cos^{2}\theta\label{eq:cold_plasma_determinant_dispersion_relation_n} +\end{equation} + +Le déterminant (\ref{eq:cold_plasma_determinant_dispersion_relation_n}) +n'est jamais négatif, ce qui signifie que l'équation (\ref{eq:cold_plasma_dispersion_relation_n}) +a toujours deux solutions réelles et distinctes en $n^{2}$. Ainsi, +les ondes planes dans un plasma froid sont soit purement propagatives +($n^{2}>0$) soit purement évanescentes ($n^{2}<0$) ; les oscillations +amorties sont exclues. La transition entre ces deux régimes a lieu +aux coupures ($n=0$) et aux résonances ($n\to\infty$). + +Les deux racines peuvent être confondues lorsque le déterminant être +nul, dans les cas particulier suivant : +\begin{itemize} +\item En propagation parallèle, ie $\theta=0$, lorsque $P=0$ ; +\item En propagation perpendiculaire, ie $\theta=\pi/2$, lorsque $RL=PS$. +\end{itemize} +Dans le cadre de l'approximation froide définie par l\textquoteright absence +de \emph{dispersion spatiale}, c'est-à-dire lorsque les éléments du +tenseur $\mathbb{K}$ ne dépendent pas de l'indice de réfraction $\mathbf{n}$ +(ie. du vecteur d'onde $\mathbf{k}$), l'équation (\ref{eq:cold_plasma_dispersion_relation_n}) +est une simple équation quadratique en $n^{2}$. Il existe donc deux +solutions distinctes qui peuvent se propager dans le plasma ; un plasma +froid est donc un milieu \emph{biréfringent} (les ondes peuvent être +évanescentes ou non, selon les caractéristiques du plasma). Si on +avait introduit des effets thermiques, les éléments du tenseur de +permittivité dépendraient alors du vecteur d'onde et de nouveaux modes +apparaitraient\cite[§1.2.2]{Dumont2007}. + +\subsubsection{Expression en fonction de $\theta$.} + +L'équation de dispersion (\ref{eq:cold_plasma_dispersion_relation_n}) +peut être exprimée sous diverses formes équivalentes. La relation +de dispersion (\ref{eq:cold_plasma_dispersion_relation_n}) peut être +exprimée en fonction de l'angle $\theta$\cite[§18.2]{Brambilla1998}: + +\begin{equation} +\tan^{2}\theta=-\frac{P\left(n^{2}-R\right)\left(n^{2}-L\right)}{\left(Sn^{2}-RL\right)\left(n^{2}-P\right)}\label{eq:cold_plasma_dispersion_relation_theta} +\end{equation} +En résolvant pour $n^{2}$ on obtient un cas particulier des équations +d'Appleton-Hartree, et en particulier pour $D=0$ +\begin{equation} +n^{2}=\begin{cases} +\frac{PS}{S\sin^{2}\theta+P\cos^{2}\theta} & \mbox{extraordinary mode}\\ +S & \mbox{oridnary mode} +\end{cases}\label{eq:cold_plasma_dispersion_relation_solution_n} +\end{equation} + + +\subsubsection{Expression en fonction de $n_{\parallel}$.} + +Lorsque le nombre d'onde $n_{\parallel}=n_{z}$ est définit par des +conditions extérieures, comme la structure d'une antenne, et en supposant +que la propagation est contrainte au plan (xOz) ($n_{y}=0$), la relation +de dispersion peut être exprimée en fonction de $n_{\perp}^{2}=n_{x}^{2}=n^{2}-n_{\parallel}^{2}$. +Ainsi, le déterminant de (\ref{eq:relation_disp_matr_froid}) donne +une équations quadratique en $n_{\perp}^{2}$\cite[§18.2]{Brambilla1998}\footnote{En convention $-j\omega t$: $A_{1}n_{\perp}^{4}-B_{1}n_{\perp}^{2}+C_{1}=0$ }: + +\begin{equation} +A_{1}n_{\perp}^{4}+B_{1}n_{\perp}^{2}+C_{1}=0\label{eq:cold_plasma_dispersion_relation_n_perp} +\end{equation} +avec + +\begin{eqnarray} +A_{1} & = & S\\ +B_{1} & = & \left(P+S\right)\left(n_{\parallel}^{2}-S\right)+D^{2}=RL+PS-n_{\parallel}^{2}(P+S)\\ +C_{1} & = & P\left(\left(n_{\parallel}^{2}-S\right)^{2}-D^{2}\right)=P(n_{\parallel}^{2}-R)(n_{\parallel}^{2}-L) +\end{eqnarray} +où on rappelle que $R=S+D$ et $L=S-D$. Les coupures, qui correspondent +aux transitions entre propagation et évanescence, sont alors définies +pour $n_{\perp}=0$. Les résonances pour $n_{\perp}\to\infty$. Comme +précédemment, le déterminant de l'équation est toujours positif ou +nul, l'équation (\ref{eq:cold_plasma_dispersion_relation_n_perp}) +possède donc deux solutions, qui peuvent éventuellement être complexes +conjuguées selon les conditions (fréquence, densité, etc.). La solution +s'exprime par \cite[§15.9.2]{Friedberg2007}: + +\begin{equation} +n_{\perp}^{2}=-\frac{P}{2S}\left(D^{2}/P-S-n_{\parallel}^{2}\pm\sqrt{\left(D^{2}/P-S-n_{\parallel}^{2}\right)^{2}+\frac{4SD^{2}}{P}}\right)\label{eq:cold_plasma_solution_n_perp} +\end{equation} +La solution dont la valeur est la plus grande, c'est-à-dire pour laquelle +la valeur de la vitesse de phase perpendiculaire $v_{\perp}=\omega/k_{\perp}$ +sera la plus petite, correspond à la branche dite \emph{lente}, l'autre +branche étant la solution dite \emph{rapide}. + +\begin{figure}[h] +\begin{centering} +\includegraphics[width=0.9\textwidth]{figures/n_perp_vs_ne}\label{Flo:n_perp_vs_ne}\caption{Exemple de solutions de l'équation de dispersion pour $n_{\perp}^{2}$ +en fonction de la densité électronique $n_{e}$. \textbf{$n_{\parallel}=2.0$ +}et\textbf{ $B_{0}=2.95$~}T, f=3.7GHz.} +\par\end{centering} +\end{figure} + +Pour des valeurs de $\left|P\right|$ grande ($\omega\ll\omega_{pe}$), +les deux racines (\ref{eq:cold_plasma_solution_n_perp}) peuvent s'approcher +par au premier ordre en $\omega^{2}/\omega_{pe}^{2}$ (cf. \cite[p.222]{Brambilla1998}). +De la même façon, dans le voisinage des fréquences LH, on peut faire +l'hypothèse $D\approx0$. Dans ce cas, l'équation de dispersion s'écrit +(avec la convention temporelle $e^{j\omega t}$): +\begin{eqnarray} +A_{1}n_{\perp}^{4}+B_{1}n_{\perp}^{2}+C_{1} & = & 0\label{eq:cold_plasma_dispersion_relation_n_perp_approx1} +\end{eqnarray} +avec +\begin{eqnarray} +A_{1} & = & S\\ +B_{1} & = & S^{2}+PS-n_{\parallel}^{2}(P+S)\\ +C_{1} & = & P(n_{\parallel}^{2}-S)^{2} +\end{eqnarray} +Les solutions de l'équation de dispersion \ref{eq:cold_plasma_dispersion_relation_n_perp_approx1} +sont dans ce cas : +\begin{eqnarray} +n_{\perp}^{2}=n_{\perp,F}^{2} & = & -\left(S+n_{\parallel}^{2}\right)\label{eq:n_perp_fast_wave_solution_approximate}\\ +n_{\perp}^{2}=n_{\perp,S}^{2} & = & -\frac{P}{S}\left(S+n_{\parallel}^{2}\right)\label{eq:n_perp_slow_wave_solution_approximate} +\end{eqnarray} +Enfin, toujours au voisinage du domaine de plasma de bord, $S\approx1$ +d'où \ref{eq:cold_plasma_dispersion_relation_n_perp_approx1} : +\begin{equation} +n_{\perp}^{4}+\left(1-n_{\parallel}^{2}\right)\left(1+P\right)n_{\perp}^{2}+P\left(n_{\parallel}^{2}-1\right)^{2}=0 +\end{equation} +qui a pour solutions: +\begin{eqnarray} +n_{\perp}^{2}=n_{\perp,F}^{2} & = & -\left(1-n_{\parallel}^{2}\right)\label{eq:n_perp_fast_wave_solution_approximate2}\\ +n_{\perp}^{2}=n_{\perp,S}^{2} & = & -P\left(1-n_{\parallel}^{2}\right)\label{eq:n_perp_slow_wave_solution_approximate2} +\end{eqnarray} + + +\subsection{Polarisation des champs} + +Chaque mode propre de la solution de dispersion possède une polarisation +définie par la relation de dispersion exprimée sous forme matricielle +(\ref{eq:relation_disp_matr_froid}). Ainsi, on déduit des deux dernières +relations les relations existantes entre les composantes $\tilde{E}_{x}$ +et $\tilde{E}_{y}$\footnote{En convention $-j\omega t$ : $\frac{\tilde{E}_{y}}{\tilde{E}_{x}}=-\frac{jD}{S-n^{2}}$ +et $\frac{\tilde{E}_{z}}{\tilde{E}_{x}}=-\frac{n_{\perp}n_{\parallel}}{P-n_{\perp}^{2}}$.}: + +\begin{equation} +\frac{\tilde{E}_{y}}{\tilde{E}_{x}}=\frac{jD}{S+n^{2}}\label{eq:relation_entre_composantes_X_Y} +\end{equation} +et entre les composantes $\tilde{E}_{x}$ et $\tilde{E}_{z}$: + +\begin{equation} +\frac{\tilde{E}_{z}}{\tilde{E}_{x}}=\frac{n_{\perp}n_{\parallel}}{P+n_{\perp}^{2}}\label{eq:relation_entre_composantes_X_Z} +\end{equation} + +En utilisant la relation issue de la première ligne de (\ref{eq:relation_disp_matr_froid}), +on en déduit une expression générale pour le champ radial en fonction +des composantes transverses y et z : +\begin{equation} +\tilde{E}_{x}=\frac{-jD\tilde{E}_{y}+n_{\perp}n_{\parallel}\tilde{E}_{z}}{S+n_{\parallel}^{2}}\label{eq:relation_entre_composantes_X_Y_Z} +\end{equation} +En injectant cette expression dans les deux précédentes, on trouve +: + +\begin{eqnarray} +\left[\left(S+n_{\perp}^{2}+n_{\parallel}^{2}\right)\left(S+n_{\parallel}^{2}\right)-D^{2}\right]\tilde{E}_{y}-jDn_{\perp}n_{\parallel}\tilde{E}_{z} & = & 0\label{eq:relation_entre_composantes_Y_Z_1}\\ +jDn_{\perp}n_{\parallel}\tilde{E}_{y}+\left[\left(P+n_{\perp}^{2}\right)\left(S+n_{\parallel}^{2}\right)-n_{\perp}^{2}n_{\parallel}^{2}\right]\tilde{E}_{z} & = & 0\label{eq:relation_entre_composantes_Y_Z_2} +\end{eqnarray} + + +\subsubsection{Polarisation dominante des modes lents et rapides} + +En prenant \ref{eq:relation_entre_composantes_Y_Z_1} pour $n_{\perp}^{2}=n_{\perp,F}^{2}$, +on obtiens le condition de polarisation de l'onde rapide au premier +ordre : + +\begin{equation} +\tilde{E}_{z}=0\label{eq:polarisation_FastWave} +\end{equation} +En prenant \ref{eq:relation_entre_composantes_Y_Z_2} pour $n_{\perp}^{2}=n_{\perp,S}^{2}$, +on obtiens la condition de polarisation de l'onde lente au premier +ordre : + +\begin{equation} +\tilde{E}_{y}=0\label{eq:polarisation_SlowWave} +\end{equation} + + +\subsubsection{Polarisation dans le plasma} + +En prenant \ref{eq:relation_entre_composantes_X_Z} pour $n_{\perp}^{2}=n_{\perp,S}^{2}$ +dans l'hypothèse ou $D\approx0$ et $P<0$, il vient +\begin{equation} +\frac{\tilde{E}_{z}}{\tilde{E}_{x}}=\frac{\left(-\frac{P}{S}\left(S+n_{\parallel}^{2}\right)\right)^{1/2}n_{\parallel}}{P-\frac{P}{S}\left(S+n_{\parallel}^{2}\right)}=\frac{\left(S\left(S+n_{\parallel}^{2}\right)\right)^{1/2}}{\left|P\right|^{1/2}n_{\parallel}} +\end{equation} +par conséquent, à mesure que la densité locale augmente ($\left|P\right|$ +augmente, et augmente plus vite que $S$), la polarisation dominante +est radiale ($\tilde{E}_{x}$). + +\subsection{Vitesse de phase} + +\subsection{Vitesse de groupe} + +La vitesse de groupe est donnée par\cite[§7.2, §18.5]{Brambilla1998}: + +\begin{equation} +\mathbf{v}_{g}\left(\mathbf{k}_{0}\right)=\left.\frac{\partial\omega}{\partial\mathbf{k}}\right|_{\mathbf{k}=\mathbf{k}_{0}} +\end{equation} +ou, en posant Soit $\mathcal{D}$ la partie gauche de l'équation \ref{eq:cold_plasma_dispersion_relation_n}: + +\begin{equation} +\mathbf{v}_{g}\left(\mathbf{k}_{0}\right)=-\left.{\displaystyle \frac{\frac{\partial\mathcal{D}}{\partial\mathbf{k}}}{\frac{\partial\mathcal{D}}{\partial\omega}}}\right|_{\mathbf{k}=\mathbf{k}_{0}} +\end{equation} + +Dans un milieu anisotrope comme le plasma froid, la vitesse de groupe, +qui est la vitesse de propagation de l'énergie, n'est généralement +pas colinéaire avec le vecteur d'onde \textbf{$\mathbf{k}$}. Aussi, +on décompose génarelement la vitesse de groupe selon ses composantes +parallèles et perpendiculaires au vecteur d'onde. Soit +\begin{equation} +\mathbf{v}_{g}=v_{gr}\mathbf{\hat{k}}+v_{g\theta}\mathbf{\hat{e}}_{\theta} +\end{equation} +avec $\mathbf{\hat{k}}=\mathbf{k}/k_{0}$ et $\mathbf{\hat{e}}_{\theta}=\mathbf{\hat{k}}\times\left(\mathbf{B}_{0}\times\mathbf{\hat{k}}\right)/B_{0}$ +le vecteur unité perpendiculaire à $\mathbf{\hat{k}}$ dans le plan +formé par $\mathbf{B}_{0}$ et $\mathbf{\hat{k}}$, et + +\begin{equation} +v_{gr}=-\frac{1}{k_{0}}\frac{\partial\mathcal{D}/\partial n}{\partial\mathcal{D}/\partial\omega}\quad\quad v_{g\theta}=-\frac{1}{nk_{0}}\frac{\partial\mathcal{D}/\partial\theta}{\partial\mathcal{D}/\partial\omega} +\end{equation} + +Appliqué à \ref{eq:cold_plasma_dispersion_relation_n}, on a : +\begin{equation} +\end{equation} + +L'angle entre le vecteur d'onde $\mathbf{k}$ et la vitesse de groupe +est alors +\begin{equation} +\tan\alpha_{g}=\frac{v_{g\theta}}{v_{gr}}=\frac{1}{n}\frac{\partial\mathcal{D}/\partial\theta}{\partial\mathcal{D}/\partial n}=-\frac{1}{n}\frac{dn}{d\theta} +\end{equation} + + +\subsection{Réflexion/Transmission d'une onde plane par un plasma froid magnétisé} + +Soit une onde plane incidente en provenance d'un milieu de permittivité +$\varepsilon^{i}$ sur un plasma magnétisé froid. Le champ incident +a pour expression générale $\mathbf{E}^{i}e^{-j\mathbf{k}^{i}\cdot\mathbf{r}}$, +le champ réfléchis $\mathbf{E}^{r}e^{-j\mathbf{k}^{r}\cdot\mathbf{r}}$ +et le champ transmis $\mathbf{E}^{t}e^{-j\mathbf{k}^{t}\cdot\mathbf{r}}$. +Le vecteur d'onde de l'onde plane incidente $\mathbf{k}^{i}$ est +contenu dans le plan $xOz$ et forme un angle $\theta^{i}$ avec l'axe +$z$ (Figure \ref{fig:G=0000E9om=0000E9trie-reflexion}), i.e. $\mathbf{k}^{i}=\sqrt{\varepsilon^{i}}k_{0}\left(\sin\theta^{i}\mathbf{\hat{x}}+\cos\theta^{i}\mathbf{\hat{z}}\right)$. +Supposons par ailleurs que le champ électrique \textbf{$\mathbf{E}^{i}$} +soit également inclus dans ce même plan, ie. $\mathbf{E}^{i}=E^{i}\left(\cos\theta^{i}\mathbf{\hat{x}}-\sin\theta^{i}\mathbf{\hat{z}}\right)$ +(mode TM). Les conditions aux limites établissent que les composantes +transverses du champ électrique doivent être continues à l'interface, +soit\footnote{En toute généralité, on doit avoir $\mathbf{E}_{t}^{i}+\mathbf{E}_{t}^{r}=\mathbf{E}_{t}^{t}$ +à $x=0$ avec $\mathbf{E}_{t}=\mathbf{\hat{x}\times\left(\mathbf{E}\times\hat{x}\right)}$.}. +\begin{equation} +\mathbf{E}_{z}^{i}e^{-j\mathbf{k}^{i}\cdot\mathbf{r}}+\mathbf{E}_{z}^{r}e^{-j\mathbf{k}^{r}\cdot\mathbf{r}}=\mathbf{E}_{z}^{t}e^{-j\mathbf{k}^{t}\cdot\mathbf{r}} +\end{equation} +de plus pour que les deux cotés correspondent en tous points $x$ +et $y$ (\emph{phase matching}): +\begin{equation} +e^{-j\mathbf{k}^{i}\cdot\mathbf{r}}=e^{-j\mathbf{k}^{r}\cdot\mathbf{r}}=e^{-j\mathbf{k}^{t}\cdot\mathbf{r}}\quad\mbox{pour }x=0 +\end{equation} +ce qui nécessite +\begin{eqnarray} +k_{z}^{i} & =k_{z}^{r} & =k_{z}^{t}\\ +k_{y}^{i} & =k_{y}^{r} & =k_{y}^{t} +\end{eqnarray} +Puisque par hypothèse $k_{y}^{i}=0$, alors toutes les composantes +selon $y$ des vecteurs d'onde sont nulles, impliquant que les plans +d'incidente et de réflexion correspondent au plan $xOz$. D'autre +part, puisque le milieu des ondes incidentes et réfléchies est le +même, on a également $\theta^{i}=\theta^{r}$. + +\begin{figure}[h] +\begin{centering} +\includegraphics[width=0.6\textwidth]{figures/geometrie_reflexionTransmission_plasma}\caption{Géométrie du problème.\label{fig:G=0000E9om=0000E9trie-reflexion}} +\par\end{centering} +\end{figure} + +Au voisinage des fréquences LH, le milieu plasma peut s'approcher +par un milieu diélectrique uniaxe de tenseur de permittivité relative +\begin{equation} +\mathbb{K}=\left(\begin{array}{ccc} +S & 0 & 0\\ +0 & S & 0\\ +0 & 0 & P +\end{array}\right)=S\left(\mathbf{\hat{x}\mathbf{\hat{x}}+\mathbf{\hat{y}}\mathbf{\hat{y}}}\right)+P\mathbf{\,\hat{z}}\mathbf{\hat{z}} +\end{equation} + +Dans un milieu biréfringent, le vecteur de Poynting n'est pas dirigé +selon le vecteur d'onde $\mathbf{k}$ et le champ électrique n'est +pas orthogonal à $\mathbf{k}$. La simple relation de dispersion $k=n\frac{\omega}{c}$ +n'est donc plus valide. La relation de dispersion d'un tel milieu +donne, on l'a vu, les deux solutions, données par exemple par l'équation +\ref{eq:cold_plasma_dispersion_relation_solution_n}. En ce qui concerne +l'onde lente, l'indice perpendiculaire selon $x$ a pour expression +d'après la solution de l'équation de dispersion : +\begin{equation} +n_{x}^{2}=-\frac{P}{S}\left(n_{z}^{2}-S\right) +\end{equation} + +En utilisant l'égalité tirée de la condition de \emph{phase matching} +on a alors +\begin{equation} +n_{x}^{2}=-\frac{P}{S}\left(S+\varepsilon^{i}\cos^{2}\theta^{i}\right)\rightarrow n_{x}=\pm\sqrt{\frac{\left|P\right|}{S}\left(\varepsilon^{i}\cos^{2}\theta^{i}-S\right)} +\end{equation} +La direction du nombre d'onde dans le plasma et le signe de l'équation +précédente reste à déterminer. Pour choisir le signe correct, on doit +choisir le signe du flux de puissance (vecteur de Poynting) depuis +l'interface vers le plasma. D'après l'équation d'onde, on déduit +\begin{eqnarray} +n_{x}n_{z}E_{x}^{t} & = & \left(P+n_{x}^{2}\right)E_{z}^{t}\\ +\end{eqnarray} +et en utilisant les conditions de continuité du champ électrique et +de la densité flux électrique: +\begin{eqnarray} +\left(E^{r}-E^{i}\right)\sin\theta^{i} & = & E_{z}^{t}\\ +\varepsilon^{i}\left(E^{r}+E^{i}\right)\cos\theta^{i} & = & SE_{x}^{t} +\end{eqnarray} +On dispose maintenant de trois équations et trois inconnues ($E_{x}^{t},E_{z}^{t},E^{r}$) +qui nous permet de résoudre le problème: +\begin{eqnarray} +E_{x}^{t} & = & \frac{P+n_{x}^{2}}{n_{x}n_{z}}E_{z}^{t}\\ +E_{z}^{t} & = & \left(E^{r}-E^{i}\right)\sin\theta^{i}\\ +E^{r} & = & ... +\end{eqnarray} + Pour que le flux de puissance soit positif, on doit avoir +\begin{equation} +\mathbf{\hat{x}\cdot}\mathbf{S}^{t}>0\rightarrow\mathbf{\hat{x}\cdot\left(\mathbf{E}^{t}\times\mathbf{H}^{t}\right)/2} +\end{equation} +or, + +\begin{eqnarray} +\mathbf{\hat{x}\cdot}\mathbf{S}^{t} & = & \mathbf{\hat{x}\cdot\left(\mathbf{E}^{t}\times\mathbf{H}^{t}\right)/2}\\ + & = & \mathbf{H}^{t}\cdot\left(\mathbf{\hat{x}\times}\mathbf{E}^{t}\right)/2\\ + & = & \frac{1}{\omega\mu_{0}}\left(k_{z}E_{x}^{t}-k_{x}E_{z}^{t}\right)\cdot\left(-E_{z}^{t}\right)/2\mathbf{\hat{y}}\\ + & = & \frac{-k_{0}}{\omega\mu_{0}}\left(\frac{P+n_{x}^{2}}{n_{x}}-n_{x}\right)\cdot\left(E_{z}^{t}\right)^{2}/2\mathbf{\hat{y}}\\ + & = & \frac{-k_{0}}{\omega\mu_{0}}\frac{P}{n_{x}}\cdot\left(E_{z}^{t}\right)^{2}/2\mathbf{\hat{y}} +\end{eqnarray} + +Pour que la dernière expression soit positive, il est nécessaire que +$n_{x}>0$ (car $P<0$). C'est donc la racine positive qui doit être +choisie ==> Problème: cela devrait être la négative !: +\begin{equation} +n_{x}=\pm\sqrt{\frac{\left|P\right|}{S}\left(\varepsilon^{i}\cos^{2}\theta^{i}-S\right)} +\end{equation} + +Cela démontre que l'onde est backward, dans la mesure où +\end{document}